Où trouver des cèpes dans les Hauts-de-France ?

La région des Hauts-de-France (Nord, Pas-de-Calais, Somme, Oise, Aisne) abrite plusieurs massifs forestiers propices aux cèpes. Ces forêts domaniales mêlent chênes, hêtres, pins et autres feuillus et offrent un terrain idéal pour le cèpe de Bordeaux. La cueillette se déroule surtout de fin septembre à mi-octobre lorsque l’humidité automnale favorise leur pousse. Ce guide départemental recense les principaux bois du Nord, Pas-de-Calais, Somme, Oise et Aisne où l’on peut trouver des cèpes, en détaillant les forêts majeures de chaque département.

Nord (59)

Dans le Nord, le plus vaste massif forestier est la forêt domaniale de Mormal (près de Locquignol). Couvert de chênes et de hêtres sur sol limoneux acide, Mormal est célèbre pour ses cèpes de Bordeaux que l’on y récolte en automne. Un autre site réputé est la forêt de Raismes-Saint-Amand-Wallers (au nord de Valenciennes) : mixte de pins et feuillus, elle produit en septembre-octobre de belles récoltes de cèpes de Bordeaux. On peut aussi explorer la forêt de Nieppe (près de Hazebrouck) et les grands bois d’Avesnois (Trélon, domaine de Clairmarais), où les sous-bois humides abritent souvent des bolets comestibles. Ces grands massifs, bien que moins vallonnés que dans le Sud, offrent de bons coins dès que les conditions météo s’y prêtent.

Forêt domaniale de Mormal (59)

La forêt de Mormal est le plus grand massif du Nord (près de 9 000 ha). Elle est constituée de chênes, hêtres et résineux sur un sol globalement acide. Les cèpes de Bordeaux s’y développent sur la litière de feuilles mortes, surtout après de bonnes pluies. Selon les mycologues, Mormal produit ses meilleurs cèpes de fin septembre à mi-octobre. Des pins et charmes complètent la faune végétale, mais c’est bien le Boletus edulis (au pied de chênes/hêtres) qui intéresse les cueilleurs.

Forêt de Raismes-Saint-Amand (59)

Ce massif mêle landes, chênes et hêtres autour de Valenciennes. Très fréquentée par les amateurs, la forêt de Raismes-Saint-Amand-Wallers est réputée pour ses cèpes de Bordeaux (et ses girolles) chaque automne. Les sols y sont relativement neutres à acides. On y trouve notamment des chênaies mixtes et quelques peupleraies en bordure. Des parcours balisés et des panneaux de l’ONF aident parfois à découvrir des coins fructueux, mais la forêt reste vaste et sauvage.

Autres forêts du Nord

D’autres bois mineurs complètent ces sites, comme la forêt de Nieppe (au nord-ouest) ou le parc naturel régional de l’Avesnois (Trélon, Havesnes), où l’on peut aussi glaner quelques cèpes. En général, privilégiez les futaies de feuillus à houx et lierre, les talus moussus et les sous-bois tourbeux – ce sont les habitats typiques du cèpe de Bordeaux. En tout cas, le Nord compte moins de forêts que le Sud de la France, mais quelques massifs permettent de belles cueillettes automnales.

Pas-de-Calais (62)

Dans le Pas-de-Calais, les forêts clefs sont de taille moyenne et souvent mixtes. La forêt domaniale d’Hesdin (entre Auxi-le-Château et Hesdin) est un site traditionnel pour les champignons. Composée de chênes, hêtres et charmes, elle regorge de champignons variés (girolles et mousserons notamment) en automne. Bien que cet article cite surtout les girolles, on y cueille également des bolets comestibles sous les futaies de chênes et hêtres. À noter ses 1 000 ha faciles à parcourir, avec des plans distribués en OT d’Hesdin.

Un autre massif remarquable est la forêt domaniale de Desvres (vers Desvres et Crémarest). D’après des études de la Société mycologique du Nord, Desvres (1 150 ha) est le plus riche départemental en champignons (1 000 espèces recensées).Aux résineux plantés s’ajoutent de vastes chênaies-charmaies et hêtraies. Là encore, les cèpes apparaissent en fin de saison sous les chênes-mels, surtout après de bonnes pluies. Enfin, la forêt d’Hardelot et les taillis de Wizernes offrent localement des coins intéressants.

Pour un aperçu général, voir notre guide complet sur les cèpes

Somme (80)

La Somme compte des forêts riches en champignons, dont la forêt domaniale de Crécy (près de Crécy-en-Ponthieu). Ce massif de la Picardie maritime est souvent recommandé aux cueilleurs en automne. Il est surtout boisé en chênes, parfois mêlés d’aulnes et de hêtres. Les cèpes de Bordeaux y poussent dans les sous-bois humides, et plusieurs observateurs locaux confirment des récoltes régulières d’octobre. À proximité, la forêt de Bon-Secours (près d’Amiens) est également connue des mycologues amateurs pour ses bolets comestibles. En général, on privilégie en Somme les pièces d’eau (proches d’aulnes) et les versants argileux, où les cèpes peuvent surgir discrètement sous la mousse.

Oise (60)

L’Oise renferme le vaste massif des “Trois Forêts” (Ermenonville, Halatte, Chantilly) et la forêt de Compiègne. La forêt d’Ermenonville (Senlis) est particulièrement appréciée pour les bolets. Nos sources notent que c’est « un lieu privilégié pour la cueillette » des bolets – et donc des cèpes – en sous-bois de pins et charmille. Les cèpes y apparaissent de septembre à fin octobre au pied des pinèdes et chênaies. De même, la forêt d’Halatte (près de Pont-Sainte-Maxence) fait partie de ce massif : c’est une forêt ancienne aux « hautes futaies de chênes et de hêtres ». On y entend le brame du cerf, mais on peut aussi glaner des cèpes sous la couverture humide de chênaie-charmaie. À noter enfin la forêt de Chantilly (à cheval sur l’Oise et le Val-d’Oise), qui partage les mêmes essences et donne aussi des bolets comestibles, ainsi que la forêt domaniale de Compiègne (Oise/Aisne). En période de chasse fermée, ces massifs sont très fréquentés et il est sage de partir tôt.

Aisne (02)

En Aisne (Tardenois et Thiérache), deux grands massifs sont cités pour les champignons. D’une part, la forêt de Saint-Gobain (au sud de Laon) est régulièrement louée par les cueilleurs : « les Cèpes de Bordeaux y sont abondants » dans ses chênaies épaisses. L’autre est la forêt domaniale de Retz (près de Villers-Cotterêts / Anizy-le-Château) : chaque automne, des sorties mycologiques y sont organisées. Retz (70 km²) est une hêtraie-chênaie vieille d’abbaye, et c’est un coin classique pour trouver bolets et chanterelles en septembre-octobre. D’autres bois du département (Villeneuve-Saint-Germain, Coucy) sont aussi visités par les passionnés. Comme toujours, mieux vaut privilégier les zones mélangées (chênes, hêtres, bouleaux) et éviter les tourbières saturées pour augmenter ses chances de ramasser quelques cèpes.

Ressources et liens internes

Pour approfondir vos recherches, consultez nos guides et cartes interactives. Par exemple, notre guide complet sur le cèpe détaille les arbres hôtes et les habitats favorables. Nous proposons aussi un guide des girolles, dont la saison coïncide souvent avec celle des cèpes. Enfin, d’autres articles régionaux existent : en Normandie, par exemple. Utilisez les cartes interactives régionales du site pour cibler les massifs à privilégier dans chaque forêt. Bonne cueillette dans les bois des Hauts-de-France !