Quand poussent les cèpes ? Le calendrier mois par mois

Les cèpes comptent parmi les champignons les plus prisés des gourmets et des cueilleurs passionnés. Chaque année, une question revient sur toutes les lèvres : quand poussent les cèpes en France ? La réponse dépend de la saison, de la météo et de la région. Dans cet article pédagogique et passionné, nous vous proposons un calendrier mois par mois de la pousse des cèpes en France métropolitaine, ainsi que des conseils pratiques et quelques rappels de réglementation pour une cueillette responsable. Préparez votre panier en osier : voici quand et comment trouver des cèpes tout au long de l’année !

Quand pousse les cèpes ?

Les facteurs qui influencent la saison des cèpes

Avant de détailler le calendrier, il est utile de comprendre quels facteurs déterminent la pousse des cèpes. En effet, les cèpes ne poussent ni n’importe quand ni n’importe où – leur apparition dépend de conditions bien précises :

  • Température et saison : Les cèpes aiment la chaleur modérée. Leur mycélium (le réseau souterrain) a besoin d’un sol réchauffé pendant plusieurs semaines. C’est pourquoi on ne voit généralement pas de cèpes avant la fin du printemps. En France métropolitaine, la saison des cèpes s’étend globalement de la fin du mois de mai jusqu’à octobre. La période la plus propice se situe en fin d’été et en automne, quand les journées sont encore douces et les nuits plus fraîches.
  • Pluies et humidité : L’eau est le déclencheur principal de la fructification des cèpes. Une bonne pluie orageuse en été peut provoquer une poussée de champignons une semaine à dix jours plus tard. À l’inverse, une période de sécheresse prolongée bloque leur apparition. On considère souvent qu’il faut environ 50 mm de pluie (50 litres d’eau par m²) pour amorcer une belle poussée de cèpes. Un sol humide et des averses régulières, alternant avec des périodes ensoleillées, créent les conditions idéales.
  • Espèces de cèpes : Il existe plusieurs variétés de cèpes qui se succèdent sur la saison. Par exemple, le cèpe d’été (Boletus reticulatus) peut pointer dès la fin du printemps ou début de l’été, alors que le fameux cèpe de Bordeaux (Boletus edulis) apparaît surtout à l’automne, quand les températures commencent à baisser. Le cèpe bronzé (Boletus aereus), lui, adore la chaleur et pousse en plein été, tandis que le cèpe des pins (Boletus pinophilus) apprécie les zones plus fraîches (forêts de conifères en altitude) et peut avoir deux saisons : une première petite poussée au printemps (mai-juin) dans certaines régions, puis une seconde à l’automne. Cette diversité d’espèces fait que la période de cueillette des cèpes s’étale sur plusieurs mois au total.
  • Région et climat local : La France étant vaste, la région géographique influe sur le calendrier. Le sud de la France (ou les zones au sud de la Loire) voit souvent les cèpes arriver plus tôt dans la saison, grâce à un printemps plus doux. Dans le Sud, les premiers cèpes peuvent sortir dès juillet si le printemps a été pluvieux. En revanche, dans le Nord et les régions plus froides, il faut souvent attendre la mi-août pour voir les premières têtes de cèpes. De même, en montagne, la pousse commence plus tard qu’en plaine (le sol met plus de temps à se réchauffer) et peut se prolonger un peu plus tard en automne si les gelées arrivent plus tard. Chaque région a ses particularités, d’où l’importance de bien connaître son terrain de cueillette.

Pour vous aider dans votre cueillette n’hésitez pas à consulter nos cartes interactives de champignons pour augmenter vos chances de trouver des cèpes

Calendrier de pousse des cèpes mois par mois en France

Passons maintenant au calendrier mois par mois de la pousse des cèpes en France métropolitaine. Ce calendrier tient compte des tendances générales, mais gardez à l’esprit que la nature n’est pas une science exacte : une année ne fait pas l’autre ! La météo peut avancer ou retarder de quelques semaines l’apparition des champignons. Voici quand vous avez des chances (ou non) de trouver des cèpes, de janvier à décembre :

Janvier à mars : le repos hivernal des cèpes

En plein hiver (janvier, février), la forêt est au repos et aucun cèpe ne pointe son chapeau. Les sols sont froids, souvent gelés, et le mycélium des cèpes reste en dormance sous terre. Même en mars, malgré le retour du printemps, il est très peu probable de trouver des cèpes : les températures restent généralement trop basses et le sol n’est pas encore assez réchauffé. Durant ces premiers mois de l’année, les amoureux des champignons devront patienter. C’est le moment de préparer ses coins de cueillette pour la belle saison à venir, ou de réviser son guide d’identification des champignons 😉.

(À noter : il existe d’autres champignons qui poussent en hiver ou au début du printemps, comme les truffes en hiver ou les morilles au printemps, mais ce n’est pas le cas des cèpes.)

Avril et mai : l’impatience du printemps

Au printemps, la nature se réveille, mais les cèpes se font encore attendre. En avril, il est pratiquement impossible de trouver des cèpes en France : les températures commencent à peine à monter et, même si le soleil revient, le sol n’a pas encore accumulé assez de chaleur. Toutefois, avril est souvent le mois des premières giboulées et pluies printanières qui préparent le terrain pour la suite.

En mai, surtout vers la fin du mois, une lueur d’espoir apparaît pour les plus impatients des cueilleurs. Si le mois de mai est particulièrement chaud et arrosé, quelques cèpes précurseurs peuvent sortir en fin de mois. Ces premiers spécimens sont le plus souvent des cèpes d’été (aussi appelés parfois cèpes de mai quand ils apparaissent très tôt) qui pointent dans les zones les plus chaudes et bien exposées (pentes sud, lisières ensoleillées). C’est par exemple le cas dans le sud de la France, où une vague de chaleur précoce suivie d’averses pourra déclencher la première poussée de cèpes dès la fin du mois de mai. Cela reste malgré tout un phénomène rare et aléatoire. Pour la majorité des régions, il faudra attendre le mois suivant.

Juin : le début de la saison des cèpes

Avec l’arrivée de juin, on entre vraiment dans la saison des cèpes. Les journées longues et chaudes, entrecoupées d’orages, créent les conditions propices à la pousse de nos bolets favoris. En juin, les premiers cèpes font leur apparition dans plusieurs régions de France, à condition que la météo soit favorable (sol bien réchauffé et pluies régulières). Les espèces les plus en avance sont toujours le cèpe d’été (Boletus reticulatus) et le cèpe bronzé (Boletus aereus), deux variétés qui apprécient les températures élevées.

  • Dans le Sud de la France, dès début juin on peut commencer à trouver des cèpes d’été après les premières grosses pluies orageuses de fin mai. Les forêts de chênes et châtaigniers en Périgord, Dordogne, Cévennes, etc. sont surveillées de près par les connaisseurs à cette période.
  • Dans les régions du Centre et du Nord, juin marque souvent le tout début de la saison : la pousse y est plus timide qu’au sud. On observera éventuellement quelques cèpes en fin de mois dans les coins bien exposés, mais en quantité limitée.

En résumé, juin est le mois où la saison démarre réellement, même si la grande abondance n’est pas encore au rendez-vous partout. C’est le moment de repérer les premiers cèpes et de se préparer pour les mois suivants qui seront encore meilleurs. N’oublions pas que la patience est souvent récompensée en mycologie !

Juillet : l’été, ça y est les cèpes sortent !

En juillet, l’été bat son plein et les cèpes commencent à pousser de plus en plus fréquemment. Ce mois est souvent synonyme de vacances et de balades en forêt, et avec un peu de chance, votre panier ne rentrera pas vide !

  • Au sud de la Loire, juillet est un mois favorable : les cèpes d’été atteignent leur pic, rejoints par les cèpes bronzés dans les secteurs très chauds. Après les orages estivaux, il n’est pas rare de voir une belle poussée quelques jours plus tard. Les bois de feuillus (chênes, hêtres, châtaigniers) donnent leurs premiers beaux cèpes de l’année, au grand bonheur des cueilleurs.
  • Au nord de la Loire, la tendance est plus contrastée. Juillet peut offrir quelques cèpes si les conditions sont réunies, mais souvent de manière localisée. Les régions plus fraîches devront peut-être patienter encore un peu, car comme le dit le dicton, “au 14 juillet, si tu n’as rien, attends le 15 août !” 😄.

En altitude (montagnes, Massif central, Jura…), le mois de juillet reste aussi en demi-teinte : les cèpes y pousseront plutôt à la fin de l’été, car à 1000 m le sol commence seulement à bien se réchauffer en juillet. Quoi qu’il en soit, juillet annonce l’ouverture des hostilités : les paniers commencent à se remplir et l’on sent que la grande saison des cèpes est lancée.

Août : une explosion de cèpes partout en France

Août est souvent LE mois tant attendu par les amateurs de cèpes. La deuxième quinzaine d’août en particulier marque traditionnellement le début de l’abondance des cèpes dans de nombreuses régions. Les conditions de fin d’été (chaleur modérée et orages fréquents) sont idéales, et toutes les espèces de cèpes peuvent se retrouver au rendez-vous.

  • Début août : dans le Sud et le Sud-Ouest, on assiste parfois à une première grosse poussée de cèpes dès les premiers jours du mois, surtout si fin juillet a été pluvieux. Les massifs forestiers de Nouvelle-Aquitaine, d’Occitanie, de Provence ou de Bourgogne peuvent livrer de beaux cèpes d’été en nombre.
  • Mi-août : c’est souvent le point de bascule. Historiquement, beaucoup de cueilleurs expérimentés estiment que « après le 15 août, les cèpes sortent ». En effet, même dans la moitié nord du pays, à partir de la mi-août les cèpes font leur apparition en quantité. Les vacances d’août deviennent alors l’occasion rêvée d’explorer son coin à champignons favori.
  • Fin août : l’engouement continue de monter. Fin août prépare en réalité la grande saison d’automne. On trouve à la fois les derniers cèpes d’été et cèpes bronzés profitant des grosses chaleurs estivales tardives, et les premiers cèpes de Bordeaux qui commencent à pointer avec l’approche de septembre (dès que les nuits rafraîchissent un peu). Dans certaines forêts, on peut ainsi remplir son panier avec plusieurs espèces de cèpes différentes en même temps, ce qui ravit les connaisseurs.

En résumé, août est un mois très prometteur pour la cueillette des cèpes, du sud au nord. Si la météo coopère, c’est l’abondance assurée ! N’oubliez pas toutefois que beaucoup de monde est en congé : les sous-bois sont parfois très fréquentés en août, alors restez discrets sur vos meilleurs spots 😉.

Septembre : le mois roi des cèpes

Voici septembre, le Graal du cueilleur de cèpes ! Pour beaucoup, septembre est le meilleur mois pour trouver des cèpes en France. La raison est simple : après les chaleurs de l’été, la terre a accumulé assez de chaleur, et les pluies de fin d’été et d’automne sont fréquentes. C’est la combinaison parfaite pour une fructification maximale des champignons.

En septembre, toutes les régions de France sont susceptibles de produire des cèpes abondamment, que ce soit en plaine ou en moyenne montagne. Les cèpes de Bordeaux (Boletus edulis) deviennent dominants à cette période, profitant des températures un peu plus fraîches pour sortir en nombre. Les cèpes des pins font également leur apparition en force dans les forêts de conifères humides. Et les cèpes d’été et bronzés peuvent encore pointer en début de mois tant qu’il fait doux. On assiste donc à une sorte de passage de relais : début septembre ressemble souvent à août (chaud, avec encore des cèpes d’été), alors que fin septembre annonce octobre (plus frais, avec énormément de cèpes de Bordeaux).

La diversité des champignons comestibles est à son comble en septembre : cèpes, girolles, chanterelles, coulemelles, etc., tous sont de sortie. Les paniers débordent et les récits de trouvailles incroyables circulent chez les mycophiles. On parle de “pleine saison des cèpes” pour décrire cette période. Si vous ne devez choisir qu’un seul mois pour partir en cueillette de cèpes, septembre est sans doute le mois idéal, avec octobre (voire le début d’octobre, qui est équivalent, comme nous allons le voir).

Octobre : l’automne généreux – encore des cèpes à profusion

En octobre, la fête continue pour les amateurs de cèpes. Ce mois-ci est généralement aussi favorable que septembre, à condition que les premières gelées ne soient pas trop précoces. En octobre, l’automne s’installe vraiment : journées plus courtes, rosées du matin, forêts qui changent de couleur… et des cèpes toujours en abondance !

Les cèpes de Bordeaux restent la vedette d’octobre, surtout dans les forêts de feuillus (chênaies, hêtraies, châtaigneraies) où ils peuvent pousser en très grandes quantités lorsque la météo est clémente. Les cèpes des pins poursuivent également leur saison dans les résineux. On trouve même parfois quelques cèpes bronzés tardifs au début du mois si le mois de septembre a été frais (ce n’est pas leur période de prédilection, mais un automne chaud peut prolonger leur présence).

En plaine, la vigilance est de mise dès la mi-octobre, car les premières gelées blanches peuvent mettre un coup d’arrêt brutal à la saison mycologique. Mais lors des automnes doux, il n’est pas rare de voir des cèpes jusqu’à la toute fin octobre, voire tout début novembre. En montagne, octobre est souvent le meilleur mois : la saison y démarre plus tard, donc en octobre il y a encore plein de cèpes en altitude tant que la neige n’a pas fait son apparition.

Octobre est donc un mois très productif, presque autant que septembre. La différence est que la tendance va vers la baisse en fin de mois : on sait que l’hiver approche. Il faut en profiter avant que le froid ne s’installe, car la fin de la saison est proche.

Novembre et décembre : les derniers cèpes avant l’hiver

En novembre, la plupart des forêts françaises ont déjà donné le meilleur d’elles-mêmes en termes de cèpes. Toutefois, les cueillettes ne sont pas terminées pour autant, surtout si l’arrière-saison est douce. Début novembre peut réserver de belles surprises : on peut encore trouver des cèpes de Bordeaux tardifs dans les sous-bois, notamment dans le Sud-Ouest, en vallée de la Loire, en Bretagne ou en Provence, tant que les températures restent au-dessus de zéro la nuit. Les cèpes des pins peuvent également se montrer jusqu’à la mi-novembre dans les forêts de conifères humides.

Il faut bien reconnaître qu’en novembre, la probabilité de tomber sur un cèpe diminue nettement par rapport aux mois précédents. Les champignons deviennent plus rares et parfois de moins bonne qualité (attaqués par les insectes ou ramollis par le froid). Mais de nombreux passionnés continuent de parcourir les bois à la recherche des derniers spécimens de l’année, profitant du calme retrouvé après la frénésie d’octobre.

Arrive ensuite décembre, qui sonne généralement la fin de la saison des cèpes. Avec le froid qui s’installe et les premières gelées sérieuses, le mycélium entre en dormance pour l’hiver. Trouver un cèpe en décembre relève alors du miracle (ou du microclimat très particulier). Il arrive bien exceptionnellement que début décembre, si le temps est étonnamment doux et humide, un dernier sursaut de quelques cèpes apparaisse dans certains coins abrités. Mais ne comptez pas dessus : on considère que la saison est close jusqu’au retour du printemps suivant. Mieux vaut laisser reposer la forêt et commencer à rêver aux récoltes de l’année prochaine !

En résumé, novembre marque la fin progressive de la saison des cèpes, et décembre est quasiment un mois sans cèpes (sauf exception). La boucle est bouclée, et l’on retourne à la période de repos hivernal évoquée en début d’article.

Tableau récapitulatif : présence des cèpes mois par mois

Pour plus de clarté, voici un tableau récapitulatif indiquant la probabilité de trouver des cèpes chaque mois en France métropolitaine, ainsi que quelques observations :

MoisPrésence de cèpesObservations
JanvierAucuneHiver froid, mycélium au repos (pas de cèpes).
FévrierAucuneConditions hivernales, pas de pousse de cèpes.
MarsAucuneDébut du printemps trop frais, absence de cèpes.
AvrilQuasi nulleSol insuffisamment réchauffé, cèpes très improbables.
MaiTrès faibleFin mai : premiers cèpes possibles si météo idéale (très chaud et pluvieux, surtout au sud).
JuinFaible à modéréeDébut de saison : quelques cèpes d’été si pluie + chaleur (sud favorisé, nord en retard).
JuilletBonne (sud) / Moyenne (nord)Montée en puissance : cèpes d’été et bronzés surtout au sud; au nord, débuts timides.
AoûtTrès bonneGrosse pousse partout si orages fréquents (notamment dès la mi-août).
SeptembreExcellentePleine saison : abondance de cèpes dans presque toutes les régions.
OctobreExcellenteSaison continue : récoltes généreuses jusqu’aux premières gelées.
NovembreFaibleFin de saison : derniers cèpes tardifs si l’automne est doux (début du mois surtout).
DécembreTrès faible (voire nulle)Saison terminée : éventuellement un ou deux cèpes exceptionnels en début de mois si pas de gel.

(Légende : Aucune = 0% de chances ou presque; Faible = chances très basses; Moyenne/Modérée = quelques possibilités; Bonne = chances élevées dans de bonnes conditions; Excellente = période la plus favorable.)

Ce tableau résume la période de récolte des cèpes au fil de l’année. On voit nettement que la période juin à octobre concentre l’essentiel de la saison, avec un pic sur septembre-octobre qui sont les mois les plus prolifiques. À l’inverse, de novembre à mai, la probabilité de trouver des cèpes est très réduite, voire nulle en plein hiver.

Conseils pratiques pour la cueillette des cèpes (et réglementation)

Connaître le calendrier de pousse, c’est bien – mais encore faut-il adopter de bonnes pratiques de cueillette pour profiter pleinement des cèpes tout en respectant la forêt et la loi. Voici quelques conseils pratiques ainsi que les points clés de la réglementation française concernant la cueillette des champignons :

Astuces pour trouver plus de cèpes

  • Surveillez la météo : planifiez vos sorties 7 à 10 jours après de bonnes pluies suivies de chaleur. Ce délai correspond au temps moyen nécessaire pour que les cèpes sortent après une averse significative. Un sol humide + des températures douces = un panier bien rempli !
  • Choisissez les bonnes heures : partez tôt le matin pour devancer les autres cueilleurs (les cèpes poussent aussi la nuit) et profitez de la fraîcheur matinale qui conserve les champignons en meilleur état. De plus, la lumière rasante aide à repérer les chapeaux bruns dans la végétation.
  • Repérez les bons habitats : les cèpes poussent en symbiose avec certaines essences d’arbres. Cherchez-les sous les chênes, châtaigniers, hêtres, mais aussi dans les pinèdes pour le cèpe des pins. Les clairières humides, lisières de forêt et zones moussues sont souvent productives. Si vous connaissez un “coin à cèpes” traditionnel, retournez-y aux bonnes périodes : la mycelium y fructifie généralement aux mêmes endroits d’année en année.
  • Récoltez de manière responsable : coupez le pied du champignon avec un couteau au ras du sol (n’arrachez pas tout, pour préserver le mycélium). Utilisez un panier en osier pour transporter la récolte (pas de sac plastique, qui accélère le pourrissement). Ne cueillez que les cèpes en bon état et identifiez bien chaque champignon récolté pour éviter de confondre avec une espèce toxique (par chance, aucun cèpe n’est mortel, mais d’autres bolets peuvent l’être ou être immangeables).

Réglementation : ce que dit la loi sur la cueillette des champignons

En France, la cueillette des champignons est tolérée mais réglementée. Il est important de connaître quelques règles juridiques pour éviter les ennuis et adopter un comportement respectueux :

  • Quantité maximale autorisée : En forêt publique (forêts domaniales gérées par l’État), la cueillette est autorisée pour une consommation familiale et dans des limites raisonnables. La règle généralement admise est 5 litres de champignons par personne et par jour (environ l’équivalent d’un panier de 5 kg). Au-delà de 5 litres, votre cueillette devient illégale (considérée comme excédentaire ou à but de revente) et vous vous exposez à une amende. Cueillir plus de 10 litres sans autorisation est même considéré comme un délit pouvant entraîner de lourdes sanctions (jusqu’à 750 € d’amende pour <10 L, et bien plus au-delà). En bref, restez raisonnable dans vos prélèvements – de toute façon, 5 kg de cèpes, c’est déjà énorme à nettoyer et cuisiner ! Consultez notre article dédié
  • Droits de propriété : Les champignons appartiennent au propriétaire du terrain où ils poussent (code civil). Cela signifie que dans les forêts privées, vous n’avez pas le droit de cueillir sans l’accord du propriétaire. Beaucoup de propriétaires tolèrent la cueillette pour usage personnel, mais légalement ils pourraient vous accuser de vol en cas d’abus. En forêt domaniale (publique), la cueillette personnelle est permise comme indiqué ci-dessus, mais dans certaines communes ou départements, des arrêtés peuvent moduler ces règles (par exemple quota plus strict, jours de cueillette interdits, etc.). Il est donc recommandé de se renseigner sur la réglementation locale avant d’aller aux champignons. Un petit coup de fil à la mairie ou un coup d’œil aux arrêtés préfectoraux peut vous éviter des déconvenues.
  • Respect de la nature : La réglementation rejoint souvent le simple bon sens : ne laissez pas traîner de déchets en forêt, ne dégradez pas les sous-bois en ratissant le sol ou en retournant tout sur votre passage. La cueillette doit se faire dans le respect de l’environnement pour préserver la ressource d’année en année. Ne récoltez pas de spécimens trop petits (laissez-les mûrir) ni les vieux cèpes véreux (ils disperseront leurs spores et nourriront la forêt). En cas de contrôle par les gardes forestiers ou l’ONF, un panier rempli de tout petits cèpes pourrait vous attirer des remontrances, même si ce n’est pas explicitement interdit par la loi.

En appliquant ces conseils et en respectant les règles, vous profiterez pleinement de la saison des cèpes tout en préservant ce trésor de nos forêts. Il ne vous reste plus qu’à enfiler vos chaussures de marche, guetter la prochaine pluie bienfaisante, et partir à la recherche des cèpes au bon moment du calendrier. Bonne cueillette à tous, et savourez bien vos trouvailles ! 😋