Ou trouver des Girolles en Auvergne Rhone Alpes

girolles en montagne auvergne

Auvergne-Rhône-Alpes, avec ses vastes forêts variées et son climat contrasté, est un terrain de jeu privilégié pour les amateurs de girolles. Des plaines bourbonnaises aux sommets alpins, chaque département recèle des coins propices où ces champignons dorés abondent en saison. Après avoir vu où chercher les girolles en France dans un article précédent, intéressons-nous de plus près à cette région riche en chanterelles. Grâce à ses sols souvent acides et à ses étés orageux, la région permet des récoltes de girolles du début de l’été jusqu’à l’automne avancé. Voici un tour d’horizon département par département, avec pour chacun quelques forêts emblématiques et leurs atouts mycologiques.

Vous êtes dans une autre région ? Consultez notre article dédié : Où trouver des girolles en France.

Des conditions naturelles idéales pour les girolles en Auvergne-Rhône-Alpes

S’étendant des contreforts du Massif central aux Alpes du Nord, l’Auvergne-Rhône-Alpes offre une grande diversité de milieux favorables aux girolles. Le Massif central, notamment, est réputé pour ses forêts mixtes de moyenne altitude riches en humus. On y trouve des sols volcaniques ou granitiques naturellement acides, un facteur que la girolle apprécie. À l’est, les massifs préalpins (Chartreuse, Vercors, Jura) bénéficient d’un climat humide en altitude et d’une mosaïque de feuillus et de résineux offrant des sous-bois frais. Cette variété de paysages fait que, selon l’altitude, on peut trouver des girolles dès juin dans les forêts de plaine, puis tout au long de l’été et jusqu’en octobre dans les montagnes plus élevées. Les orages d’été suivis de quelques jours de chaleur douce créent souvent les conditions idéales : sol humide mais bien drainé, lumière tamisée sous les feuillages, et hop, les girolles pointent le bout de leur chapeau jaune. En somme, entre ses chênaies du val de Loire, ses hêtraies d’Auvergne et ses sapinières alpines, la région réunit tous les atouts pour une belle saison de cueillette.

Département par département : les forêts propices aux girolles

Ain (01)

  • Plateau d’Hauteville-Lompnes (Haut-Bugey) – Au cœur du Bugey, le plateau calcaire d’Hauteville (alt. ~1000 m) est célèbre pour ses forêts mixtes généreuses en champignons. Lors d’un automne très pluvieux, Le Progrès rapportait que « la forêt regorge de champignons… c’est une année record pour les trompettes-de-la-mort et les chanterelles en tubes », preuve que girolles et autres chanterelles affectionnent particulièrement ces bois où feuillus et résineux se côtoient. En été, après les pluies orageuses, on y voit apparaître de belles girolles dorées tapies dans la mousse, avant que les cèpes ne prennent le relais plus tard en saison.
  • Plateau du Retord (Haut-Bugey) – Non loin de là, le plateau du Retord offre un autre haut lieu de cueillette dans l’Ain. Ses vastes sapinières d’altitude gardent bien l’humidité. 2012 y fut même qualifiée « d’année champion » pour les champignons par un média local – c’est dire les récoltes exceptionnelles qu’on peut y faire les années humides. Les girolles y apprécient les éclaircies dans les forêts d’épicéas, sortant en nombre après les averses estivales, aux côtés des bolets. Ce massif du Bugey, un peu sauvage, est un must pour qui sait explorer ses combes et sentiers à la recherche de coins secrets.
  • Forêts du Revermont et d’Ambérieu – Plus au sud du département, les collines du Revermont et les bois autour d’Ambérieu-en-Bugey offrent également des coins propices aux girolles. Ces forêts de piémont, mêlant chênes, charmes et quelques pins, sont parcourues de ruisseaux et de pentes ombragées. Les cueilleurs chevronnés fréquentent ces massifs dès la fin de l’été, à la recherche de chanterelles bien cachées sous les feuilles. Après des pluies d’août ou de septembre, on peut y remplir son panier de girolles tout en débusquant d’autres trésors mycologiques (pieds-de-mouton, bolets, etc.), signe de la richesse fongique du Revermont.

Allier (03)

  • Forêt domaniale de Tronçais – Cette immense chênaie du Bourbonnais (11 000 ha), mondialement connue pour ses chênes centenaires, l’est tout autant pour ses champignons. Le site touristique de Montluçon indique qu’« en forêt de Tronçais… la cueillette des champignons » ravit les promeneurs. Les amateurs y ramassent en automne quantité de cèpes, mais aussi des pieds-de-mouton et des girolles dans les sous-bois lumineux de Tronçais. Sur les sols acides enrichis par des décennies de feuilles mortes, la girolle trouve ici un habitat idéal. Il n’est pas rare d’en dénicher dès juillet le long des allées moussues ou au pied des fougères, notamment en lisière de futaie après une bonne pluie d’orage.
  • Forêt de l’Assise – Au sud de l’Allier, la forêt de l’Assise (près de Château-sur-Allier) est une autre adresse prisée des mycophiles. Cet espace géré par l’ONF abrite des bois mixtes de chênes et de pins maritimes sur sol sableux. Les visiteurs peuvent y « déguster des champignons locaux, comme de délicieux cèpes » d’après l’ONF, signe que le coin est généreux en comestibles. Les girolles apprécient particulièrement les parcelles de jeunes chênes et bouleaux de cette forêt, où le sous-bois est aéré et couvert de mousse. En été, on y trouve de jolies girolles bien jaunes cachées sous les myrtilliers et les bruyères, souvent en petits groupes dispersés le long des sentiers.
  • Autres secteurs – De manière générale, le Bocage bourbonnais et les bois environnant Tronçais (du côté de Cérilly, Molinet, etc.) sont réputés pour leurs trouvailles mycologiques. Les zones humides et surtout les lisières où alternent chênes et pins font partie des points chauds du département pour les girolles. N’hésitez pas à prospecter les abords des étangs, les fossés tapissés de fougères et les clairières où poussent bruyères et mousses : la girolle adore ces micro-habitats frais et légèrement acides, même en plaine.

Ardèche (07)

  • Forêts autour de Lalouvesc (nord Ardèche) – Le plateau ardéchois, autour de Lalouvesc et Saint-Bonnet-le-Froid, constitue un terrain de choix pour les girolles d’été. Vers 1000 m d’altitude, on y trouve de belles hêtraies et châtaigneraies. D’après les guides touristiques, le secteur est « idéal pour les cèpes d’été », et qui dit cèpes dit souvent girolles en prime ! En effet, dès la fin juin, sous les châtaigniers du massif de Pré-Bert ou dans la forêt domaniale de Retourtour, les premières girolles pointent souvent leur nez après les orages. Ces coins un peu frais offrent un refuge d’été parfait pour la chanterelle, qui profite de la litière de feuilles et de la mousse abondante pour se développer à l’ombre des grands arbres.
  • Cévennes ardéchoises (sud de l’Ardèche) – Les montagnes des Cévennes ardéchoises – du côté de la tour de Brison, des gorges du Doux ou du mont Gerbier-de-Jonc – offrent un habitat siliceux et boisé idéal. Les guides locaux mentionnent que les « Cévennes ardéchoises… [sont] parfaites pour trouver cèpes et girolles » lorsque l’humidité est au rendez-vous. En été comme en automne, ces forêts mixtes de châtaigniers, de hêtres et de pins accueillent régulièrement de belles girolles bien charnues. Elles aiment particulièrement les versants nord et les ravines ombragées où ruissellent des sources. Là, entre deux rochers couverts de lichens ou au pied des bruyères, le cueilleur averti peut remplir son panier de girolles dorées en quelques heures les bonnes années.
  • Châtaigneraies et forêts mixtes – De manière générale, l’Ardèche est le pays du châtaignier, et qui dit châtaigneraie dit terrain acide propice aux champignons. Que ce soit sur le plateau ardéchois (forêts de Lalouvesc, Issarlès, La Chavade…) ou dans les vallons plus méridionaux, les girolles trouvent dans les taillis de châtaigniers un écosystème favorable. Après une pluie d’été, il suffit souvent de soulever les feuilles mortes et la mousse au pied d’un vieux châtaignier pour voir apparaître le chapeau jaune d’une girolle. Les bois de chênes verts plus au sud, en revanche, plus typiquement méditerranéens, seront moins productifs en girolles et plutôt peuplés d’autres champignons (lépiotes, lactaires délicieux, etc.).

Cantal (15)

  • Bois de la Pinatelle (Chalinargues) – Au pied des monts du Cantal, près de Neussargues, le bois de la Pinatelle est cité parmi les balades propices à la cueillette. Cette belle forêt de feuillus et de résineux (hêtres, sapins, épicéas) bénéficie d’un climat montagnard humide. On y trouve des tapis de mousses et de myrtilles au sol, un vrai paradis pour les girolles d’été. Dès juillet, après quelques pluies, les girolles peuvent y tapisser le pied des sapins et le bord des chemins, bien à l’abri sous la canopée. À l’automne, le site est davantage connu pour ses cèpes de Bordeaux, mais les girolles continuent d’y pousser tant que les premières gelées ne sont pas arrivées.
  • Bois d’Anliac (Auriac-l’Église) – Sur le versant ouest du Cantal, le bois d’Anliac offre un écrin boisé mêlant chênes et hêtres, à l’écart des zones trop fréquentées. Son exposition relativement abritée du soleil en fait un endroit propice aux champignons lorsque le temps est à l’humidité. En été, on peut y trouver quelques girolles cachées dans les recoins ombragés, profitant du manteau de feuilles des chênaies pour se développer. À l’automne, ce sont surtout les cèpes bruns qui font la renommée du bois d’Anliac. Mais les amateurs le savent : les girolles d’été, plus discrètes, méritent aussi qu’on y fasse un tour en juillet ou en août après de bonnes pluies.
  • Col de la Molède (Murat) – Au nord du département, le plateau du col de la Molède (entre Murat et Laveissière) est un haut lieu mycologique du Cantal. Chaque automne, « cèpes, pieds-de-mouton, coulemelles, girolles… » y prolifèrent en abondance lorsque la pluie s’en mêle. À 1200 m d’altitude, ses hêtraies et pinèdes offrent un terrain frais où la girolle peut fructifier tardivement. Ce secteur est reconnu comme l’un des plus productifs du Cantal en champignons : la combinaison des forêts de montagne, des estives humides et des sols volcaniques crée un écosystème idéal. Les jours de brume de septembre, on y rencontre de nombreux cueilleurs arpentant fougères et myrtilliers à la recherche des girolles cachées sous la litière.

Drôme (26)

  • Drôme des Collines (nord) – Au nord du département, le Pays de Romans et de Saint-Donat abrite de vastes forêts de châtaigniers (forêts de Montspésat, de Prichières, etc.) sur terrains schisteux. Cet habitat est excellent pour la girolle d’été : sol léger, litière de feuilles acides et bonnes précipitations orageuses. Le tourisme local indique que « les forêts de châtaigniers de la Drôme des Collines… » sont particulièrement prisées pour la cueillette des cèpes, ce qui vaut aussi pour les girolles qui partagent souvent les mêmes coins. Ainsi, entre juin et août, on pourra trouver des girolles dans les sous-bois ombragés de châtaigniers du côté de Mours-Saint-Eusèbe, Montmiral ou Lens-Lestang, surtout 48 h après un bel orage d’été.
  • Pays de Bourdeaux (sud de la Drôme) – En descendant plus au sud, vers Crest et Dieulefit, on retrouve encore des châtaigneraies autour de Bourdeaux, Saou ou Truinas. Ces bois couvrent les contreforts des Préalpes drômoises, à la transition entre climat océanique et méditerranéen. Les cueilleurs locaux explorent ces massifs dès l’apparition des premières pluies automnales : girolles et cèpes d’été y pointent parfois dès fin août si le sol a été bien arrosé. Les forêts du pays de Bourdeaux, moins denses, offrent beaucoup de clairières et de lisières riches en fougères où la girolle aime sortir. On y trouve aussi d’autres chanterelles plus tardives (chanterelles grises, trompettes de la mort) en septembre, preuve que le terrain reste humide et favorable jusqu’à l’automne.
  • Autres zones boisées – Plus au sud, dans la Drôme provençale, les conditions deviennent plus sèches et calcaires (forêts de chênes blancs du Nyonsais, bois du Haut-Diois). Ces secteurs, s’ils sont propices à d’autres espèces (lépiotes, lactaires sanguins…), sont moins prolifiques en girolles classiques. Les meilleurs coins à girolles de la Drôme restent donc concentrés dans la moitié nord du département, là où le sol et le couvert arboré gardent bien l’humidité. Citons enfin le Vercors drômois (secteur du Royans et du massif des Hauts-Plateaux) : à la limite de l’Isère, ses sapinières et hêtraies d’altitude, bien que plus difficiles d’accès, abritent également quelques stations de girolles à la fin de l’été, notamment sur sol silicieux en bordure des prairies.

Isère (38)

  • Massif de la Chartreuse – Véritable temple du champignon, la Chartreuse (partagée entre Isère et Savoie) est renommée pour la diversité de ses récoltes. Ses forêts de moyenne montagne, mêlant hêtres, sapins, épicéas et quelques châtaigniers à basse altitude, sont célèbres pour leurs bolets. On sait que « les bolets poussent principalement sous les chênes et les hêtres », abondants en Chartreuse, mais les girolles ne sont pas en reste. Les sous-bois humides du massif offrent chaque été de superbes girolles bien fraîches, notamment dans les pentes ombragées et moussues. Dès la mi-juin, on peut en trouver sur les coteaux exposés au nord, par exemple autour du monastère de la Grande Chartreuse ou dans les forêts du Massif de Granier. Lorsque septembre arrive, chanterelles en tubes et trompettes-de-la-mort prennent le relais dans ces mêmes forêts, confirmant la richesse mycologique de la Chartreuse.
  • Massif du Vercors – À l’ouest de l’Isère, le Vercors est un autre haut lieu emblématique. Ses vastes plateaux et gorges (Combe Laval, forêt de Lentiol, réserve des Hauts-Plateaux) abritent des alternances de prairies et de forêts denses. Les prairies et lisières entremêlées de hêtres et d’épicéas du Vercors fournissent justement des zones humides où poussent girolles et cèpes. Les amateurs mentionnent souvent les alentours de Lans-en-Vercors ou de Villard-de-Lans, où de belles girolles ont été observées en été sur les sols riches en humus. Après plusieurs jours de pluie, les chanterelles jaillissent dans les forêts du Vercors drômois et isérois, profitant de la fraîcheur des altitudes (800–1500 m). Ce massif karstique recèle de nombreux coins discrets accessibles à pied, mais attention aux éco-gardes dans la réserve : la cueillette y est réglementée.
  • Massifs de Belledonne et de la Combe de Savoie – Les contreforts alpins de Belledonne (à l’est de Grenoble) et la basse vallée de la Combe de Savoie (vers Chapareillan, aux confins de l’Isère et de la Savoie) offrent des terrains variés pour la cueillette. Comme le note un guide, l’Isère comprend de nombreuses zones montagneuses… (Chartreuse, Belledonne, Vercors…) avec énormément de coins à champignons. En Belledonne, les forêts d’épicéas et de hêtres situées autour de Chamrousse ou de Prémol sont connues des Grenoblois pour livrer girolles et bolets dès la fin de l’été. La Combe de Savoie, plus en plaine, garde quant à elle une influence climatique montagnarde grâce aux rivières et marais qui la bordent : du côté d’Arbin ou de Fréterive, on signale régulièrement de belles poussées de girolles dans les bois de chênes, surtout au mois d’août après des épisodes pluvieux.

Loire (42)

  • Monts du Forez – À l’ouest de la Loire, les monts du Forez forment une succession de collines et de hautes plateaux (600–1200 m) à la limite de l’Auvergne. Ces reliefs boisés (bois du Grand Foux, forêt de Chalmazel, bois des Brosses…) sont connus pour leur climat humide et frais. Le Progrès indique que dans les « forêts humides des Monts du Forez… cèpes, chanterelles et autres pieds-de-mouton » abondent en saison. En effet, sous les hêtres et sapins du Forez vert, la girolle se plaît particulièrement. Après les pluies de fin d’été, on peut en trouver en quantité sur les hauteurs de Chalmazel ou vers Saint-Anthème, tapis parmi les mousses. Les locaux racontent que certaines années, les chanterelles y couvrent littéralement le sol, au point de se voir de loin avec leur couleur jaune vif !
  • Massif du Pilat – Partagé entre la Loire et le Rhône, le parc naturel régional du Pilat est incontournable pour les cueilleurs de la région stéphanoise et lyonnaise. Comme indiqué plus haut, c’est un « spot idéal » pour les cèpes, girolles ou trompettes-de-la-mort. Du village du Bessat jusqu’à Pélussin, ses forêts mêlant épicéas, sapins de Douglas et hêtres offrent un couvert sombre où l’humidité persiste bien après la pluie. Les girolles y apprécient particulièrement les éclaircies autour des anciennes coupes de bois ou le long des ruisseaux. Côté Loire, on pourra explorer les environs de La Versanne ou de Saint-Sauveur-en-Rue – des coins où les chanterelles sont traditionnellement abondantes en juillet-août. Côté Rhône (voir plus bas), le Pilat recèle tout autant de trésors, souvent prisés des Lyonnais en quête de nature.
  • Monts du Lyonnais – Dans l’extrémité nord-est du département, les Monts du Lyonnais forment un terrain vallonné et boisé qui s’étend également sur le Rhône voisin. Les pentes boisées autour du col du Malval, du col de la Luère (715 m) ou du col du Chatoux sont bien connus des initiés. Le Progrès a même qualifié le col de la Luère de « top du top » pour la cueillette, avec de bons pieds-de-mouton et girolles à la clé. Les hêtraies et chênaies de ces monts offrent en effet un habitat parfait : sol brun acide, fougères, et une alternance de prairies et de bois favorisant les lisières. Les girolles y sortent généralement en fin d’été après des épisodes orageux. Toute la zone, de Saint-Symphorien-sur-Coise à Yzeron, est propice : il suffit de se garer au bord d’un chemin forestier et de partir explorer entre les châtaigniers et les pins pour avoir une chance de tomber sur une belle station de girolles dorées.

Haute-Loire (43)

  • Forêts volcaniques du Velay – La Haute-Loire est surnommée « terre de champignons ». Ce département de moyenne montagne, du massif du Mézenc aux gorges de l’Allier, abrite une mosaïque de forêts variées. Hêtraies, sapinières, bois de bouleaux sur sols volcaniques : plus de mille espèces y sont recensées ! Les balades aux alentours de Saint-Bonnet-le-Froid ou de Riotord se terminent régulièrement avec des paniers remplis de cèpes et girolles tant les récoltes y sont généreuses. Même si aucune forêt domaniale en particulier n’y est ultra-connue, c’est tout un terroir qui est favorable. Dans les forêts du Haut-Lignon ou du Meygal, par exemple, on trouve de magnifiques chanterelles en été, profitant de l’alternance de conifères et de feuillus sur sol basaltique. En forêt de Bonnefoy ou du côté du Massif du Lizieux, il n’est pas rare de tomber sur des girolles bien charnues au détour d’un sentier, surtout après une période orageuse suivie de quelques jours doux.
  • Foires aux champignons – Preuve de l’abondance locale, certains villages de Haute-Loire célèbrent chaque année les champignons. Saint-Bonnet-le-Froid (qui porte bien son nom avec son climat frais) organise une célèbre foire aux champignons chaque fin octobre, où girolles, cèpes, trompettes et autres récoltes automnales font la fierté des habitants. De même, Riotord propose des fêtes mycologiques et des sorties encadrées à l’automne. Ces événements attirent de nombreux curieux et gourmets, et témoignent de la culture champignon très vivace en Haute-Loire. Si vous visitez ces foires, c’est aussi l’occasion d’obtenir quelques tuyaux sur les coins à girolles du coin – même si les habitués restent souvent discrets sur leurs meilleurs spots !

Puy-de-Dôme (63)

  • Chaîne des Puys et massifs d’Auvergne – Le Puy-de-Dôme offre un cadre exceptionnel pour la cueillette avec le parc des Volcans d’Auvergne. Le massif du Sancy, la chaîne des Puys (puy de Dôme, puy de la Vache, puy de Lassolas…) ou encore les monts du Livradois-Forez sont couverts de forêts mixtes (sapins, épicéas, hêtres, chênes) sur des sols volcaniques acides. Ce terreau mycologique est très favorable aux girolles comme aux bolets. En pratique, les versants humides du Sancy, du Cézallier ou de la Combraille regorgent de cèpes chaque automne, et on y trouve également des girolles en été dès que le temps se radoucit après la pluie. Par exemple, dans les forêts autour de Besse-en-Chandesse ou sur les pentes du puy de Montenard, les cueilleurs locaux savent que les girolles peuvent pointer dès fin juin si l’orage a mouillé le sol, bien avant la saison des cèpes. Il faut parfois grimper un peu sur les flancs des puys et scruter les tapis de mousses à la lisière des sapinières pour les trouver, mais quelle récompense de revenir du volcan avec sa poêlée de girolles !
  • Forêt de la Comté – Au nord-est du département, la forêt domaniale de la Comté est la plus grande chênaie de plaine d’Auvergne. Sur ses 1500 hectares de feuillus (chênes, charmes) mêlés de pins sylvestres, elle abrite une riche biodiversité. Les amateurs de champignons la parcourent surtout pour les bolets et cèpes qu’on trouve sous les chênes et pins : on y récolte de jolis cèpes bronzés en été lors des bonnes années. Les girolles y sont moins abondantes qu’en moyenne montagne, mais il est tout de même possible d’en trouver à la faveur d’une éclaircie. Les zones à privilégier seront plutôt les clairières et jeunes reboisements où des bouleaux ont poussé : sur ces sols acides, on observe parfois des girolles en bordure de sentier forestier, notamment à la fin de l’été. La Comté reste un bon terrain d’initiation pour les cueilleurs clermontois, avec de nombreux chemins praticables et une réglementation bien encadrée (forêt publique).
  • Autres secteurs auvergnats – D’une manière générale, le Puy-de-Dôme recèle des coins à girolles un peu partout où chênes et conifères se mêlent sur sol acide. Outre les grands massifs cités, on peut mentionner la forêt du Ban (entre Pont-du-Château et Thiers) qui donne des girolles certaines années humides, ou les bosquets autour de Clermont-Ferrand (coteaux de Chanturgue, bois de la Châteaigne) où les promeneurs ramassent parfois quelques chanterelles après les pluies. En résumé, du moment que vous trouvez une hêtraie-sapinière ou une vieille chênaie sur terrain volcanique, vous avez de bonnes chances de trouver des girolles dans ce département qui est un véritable paradis mycologique.

Rhône (69)

  • Parc du Pilat (versant rhodanien) – Côté Rhône, le massif du Pilat est tout aussi incontournable que pour la Loire voisine. Comme mentionné précédemment, c’est un spot réputé pour la cueillette des champignons de toutes sortes. Les zones entre Saint-Genest-Malifaux et Pélussin, sous couvert mêlé de sapins et de hêtres, produisent en automne de belles girolles, des trompettes-de-la-mort et surtout des cèpes bruns en abondance. Plus près de la vallée du Rhône, en descendant vers Condrieu ou Malleval, on trouve également des châtaigneraies sur sol acide où poussent quelques girolles dès la fin de l’été. Attention toutefois, le Pilat étant très fréquenté, il faut souvent s’éloigner des sentiers battus (sans sortir des règles de la réserve) pour trouver des coins encore vierges de tout passage.
  • Monts du Lyonnais – Ces monts à cheval sur le Rhône et la Loire sont particulièrement prisés des Lyonnais en quête de champignons. Côté Rhône, les forêts des monts du Lyonnais (versant est, côté Vaugneray, Yzeron…) abritent sensiblement les mêmes espèces que décrites dans la partie Loire. On y trouve de jolis cèpes sous les hêtres et chênes du plateau, mais aussi des girolles bien jaunes en été. Comme on le lit dans la presse locale : « Les Monts-du-Lyonnais semblent… avoir leur lot de champignons sur le département » chaque année, ce qui inclut les girolles bien sûr. Les coins à explorer incluent les alentours du col de Malval ou de la forêt de la Flachère au sud de L’Arbresle : ces forêts communales, gérées durablement, connaissent des pousses de girolles notables après les périodes pluvieuses de juillet. Pensez à y aller tôt le matin, car la proximité de Lyon attire de nombreux cueilleurs dès l’aube !
  • Monts d’Or (Nord Lyonnais) – Plus près de l’agglomération lyonnaise, le massif des Monts d’Or (secteur de Chasselay, Champagne-au-Mont-d’Or…) constitue un coin accessible et apprécié pour les balades. Les forêts y sont plus clairsemées et morcelées par les villages, mais quelques girolles peuvent s’y trouver en fin d’été. Notamment, le bois de la Lune et le bois de Serre (sur les communes de Poleymieux et Curis) possèdent des combes fraîches où des girolles ont déjà été signalées lors d’étés humides. Bien sûr, les récoltes y sont plus modestes que dans les grands massifs éloignés de la ville. Cela dit, partir à la recherche de girolles aux portes de Lyon réserve parfois de bonnes surprises – un petit coin boisé le long d’un ruisseau peut cacher assez de chanterelles pour une omelette, à condition d’être attentif aux moindres touches de jaune sous les feuilles de chêne.

Savoie (73)

  • Massif de la Chartreuse – Dans la partie savoyarde de la Chartreuse (autour d’Entremont-le-Vieux et du Granier), on retrouve les mêmes conditions optimales que côté isérois. Toutes les forêts mixtes de ce massif offrent un environnement tempéré et humide qui garantit de belles trouvailles en saison. Les girolles affectionnent particulièrement les coupes forestières anciennes de Chartreuse, là où les jeunes bouleaux et sorbiers laissent passer un peu de lumière. En été, après une pluie, on pourra ainsi en récolter dans les zones moussues au pied des Rochers de Bellefont ou près du col de la Charmette. Les mycologues locaux considèrent la Chartreuse comme l’un des massifs les plus productifs de la région, tant la diversité d’arbres et la pluviométrie y créent un paradis pour champignons. Girolles, mais aussi cèpes, morilles au printemps et bien d’autres y prospèrent pour qui sait respecter les lieux et chercher au bon moment.
  • Massif des Bauges – Séparant la Savoie de la Haute-Savoie, les Bauges sont un massif préalpin au sol calcaire, un peu moins arrosé que la Chartreuse. Malgré cela, ses forêts de moyenne montagne (800–1500 m) comportent de vastes peuplements de sapins et d’épicéas où poussent des champignons. Après les orages d’été, on peut y dénicher quelques girolles d’altitude appelées localement jaunettes. Le mont Revard, au nord du lac du Bourget, est par exemple un coin réputé pour ses chanterelles : ses hêtraies fraîches voient apparaître girolles et chanterelles grises en juillet-août lorsque le temps a été orageux. Plus au sud, vers Les Déserts ou la forêt de Prépoulain, les coins à girolles existent mais sont plus secrets, car le terrain karstique fait que les champignons y sortent souvent dans des creux humides très localisés. Il faut parfois marcher longtemps dans les Bauges pour trouver le spot idéal, mais la nature préservée du parc des Bauges vaut de toute façon la balade.
  • Autres secteurs savoyards – La Savoie est vaste, et d’autres endroits méritent une mention. Les forêts périurbaines près de Chambéry, par exemple, peuvent livrer des girolles tardives en automne (secteur des Marches ou de Barby, en lisière de la Combe de Savoie). De même, les vallées de l’Arly et du Grésivaudan (prolongements savoyards du climat isérois) connaissent parfois des pousses de girolles jusqu’en octobre lorsque l’arrière-saison est douce. Enfin, les abords du lac d’Aiguebelette ou de Laclausaz sont connus des initiés pour leur sol acide et sablonneux sous pins, où l’on peut ramasser des chanterelles en tube en fin d’automne. Bref, des plaines aux montagnes, la Savoie recèle de petits coins à girolles souvent transmis entre connaisseurs… et jalousement gardés secrets !

Haute-Savoie (74)

  • Salève et Semnoz – La Haute-Savoie est un département très montagneux, mais certaines de ses montagnes facilement accessibles sont de vrais paradis à champignons. Les sous-bois du Salève (barrière calcaire surplombant Genève) et du Semnoz (entre Annecy et Aix-les-Bains) regorgent de hêtres et de sapins. Ces massifs offrent de nombreux coins à champignons mentionnés régulièrement par les locaux. En été, on peut y trouver des girolles dans les secteurs ombragés à mi-pente, là où le sol est fait d’éboulis frais recouverts de mousse. Par exemple, sur le versant nord du Salève (côté Monnetier-Mornex) ou dans les forêts du Semnoz au-dessus de Quintal, des girolles sont souvent récoltées dès juillet après des pluies orageuses. À l’automne, ces mêmes forêts voient aussi fleurir les cèpes d’été et de Bordeaux dès la rentrée scolaire, preuve que le terrain reste favorable tant que les gelées ne sont pas arrivées.
  • Massif des Aravis (pays du Mont-Blanc) – Au sud-ouest du Mont-Blanc, les forêts du massif des Aravis (environs des Contamines-Montjoie, de Flumet ou de Sallanches) figurent parmi les secteurs mycologiques réputés de Haute-Savoie. Composées d’épicéas, de sapins blancs et de hêtres, ces bois montagnards conservent bien l’humidité. On y trouve surtout des cèpes tardifs jusqu’aux premières gelées, mais les girolles peuvent également s’y développer en fin d’été. En effet, après les pluies d’août, des girolles apparaissent parfois dans les clairières en lisière de pâturages ou le long des torrents ombragés du côté de Hauteluce ou de La Giettaz. C’est une zone où la saison de cueillette peut s’étendre tard (jusqu’en octobre), ce qui permet aux girolles d’été de cohabiter avec les chanterelles d’automne dans le panier des cueilleurs.
  • Massif des Bornes (Faucigny) – Entre la vallée de l’Arve et le lac d’Annecy, le massif des Bornes offre une variété de forêts de moyenne altitude. Les parties basses, sur les communes d’Annemasse, Groisy ou Poisy, alternent feuillus et résineux. Ces bois de piémont, moins connus que les grandes stations de montagne, méritent d’être explorés par les cueilleurs en quête de girolles. Les franges de ces forêts, là où un petit pré rencontre une vieille chênaie, sont souvent propices : on y trouve parfois quelques girolles isolées dès le mois de juin, si la météo a été clémente. Les sols y sont souvent légèrement acides (moraine glaciaire ou grès), ce qui convient à la chanterelle. Et qui sait, en cherchant bien près d’Allonzier-la-Caille ou sur le plateau des Bornes vers Thorens-Glières, vous pourriez tomber sur une place à girolles insoupçonnée révélée par un habitué du coin. La Haute-Savoie réserve bien des surprises à qui ose sortir des sentiers battus (tout en respectant les propriétés privées et les réserves bien sûr).

Réglementation et conseils pour une cueillette responsable

La cueillette des champignons en Auvergne-Rhône-Alpes est soumise aux mêmes règles qu’ailleurs en France, et quelques bonnes pratiques permettent de la pratiquer durablement :

  • Forêts publiques vs privées : En forêt publique (domaniale ou communale), la cueillette de loisir est généralement tolérée dans la limite d’une consommation familiale (environ 5 kg par personne et par jour). Au-delà, cela devient illégal et passible de contravention. À l’inverse, en forêt privée, tout ce qui pousse appartient au propriétaire du terrain : on ne peut donc pas cueillir librement sans autorisation explicite du propriétaire. Cueillir sans accord en terrain privé est considéré comme un vol de biens naturels, puni d’une amende pouvant aller jusqu’à 750 € en cas de contrôle. En résumé, respectez la législation en forêt publique (voir notre article dédié) et n’entrez en forêt privée qu’avec l’accord du propriétaire concerné.
  • Munissez-vous du bon matériel : Partez toujours avec un panier en osier (évitez les sacs plastiques qui ferment et font fermenter la récolte), ainsi qu’un couteau à champignons. Le panier permet de laisser tomber les spores et de conserver les girolles en bon état, tandis que le couteau vous servira à couper proprement les pieds sans tout arracher. Une petite brosse ou un pinceau est aussi utile pour nettoyer légèrement les champignons sur place et éviter de remplir votre panier de terre.
  • Adoptez les bons réflexes de cueillette : Ne récoltez que les girolles en bon état et bien formées – laissez en place les tout petits spécimens pas encore développés, ainsi que les trop vieux ou véreux. Laissez toujours quelques champignons dans chaque zone pour permettre la reproduction (les girolles repoussent souvent au même endroit d’année en année si on ne prélève pas tout). Ne retournez pas inutilement la couche de mousse ou de feuilles : soulevez-la délicatement pour vérifier la présence de girolles, puis remettez-la en place pour ne pas assécher le sol. Enfin, ne piétinez pas les zones sensibles et restez si possible sur les sentiers tracés pour préserver l’écosystème forestier.
  • Soyez discret et respectueux des autres cueilleurs : La tradition veut que chacun garde secrètes ses places à girolles, par respect de la nature et pour éviter la surexploitation. Si vous découvrez un coin abondant, ne l’ébruitez pas sur les réseaux sociaux… et si vous croisez d’autres ramasseurs en forêt, faites preuve de courtoisie. La forêt appartient à tout le monde (ou à son propriétaire dans le cas du privé) : on évite de suivre quelqu’un de trop près ou de récolter juste devant lui, et on partage volontiers quelques conseils avec les débutants du coin. La cueillette n’en sera que plus agréable pour tous.
  • Ne confondez pas vitesse et précipitation : Prenez le temps d’identifier correctement vos récoltes. La girolle est un champignon relativement facile à reconnaître, mais attention aux confusions avec de fausses girolles ou d’autres chanterelles non comestibles. En cas de doute, montrez toujours votre panier à un pharmacien ou à un expert mycologue avant de consommer. Sur place, ne mélangez pas les espèces douteuses avec celles dont vous êtes sûr – isolez-les dans un coin de votre panier ou dans un sac en papier à part, le temps de les faire vérifier. (Pour apprendre à distinguer les girolles sans erreur, n’hésitez pas à consulter notre guide complet sur la girolle)
  • Respectez la nature… et la réglementation locale : Certaines communes ou préfectures peuvent prendre des arrêtés en cas d’affluence ou de conditions particulières (sécheresse, réserves biologiques…). Ouvrez l’œil : des pancartes à l’entrée des bois ou des affichages en mairie informent parfois des règles spécifiques (quantité autorisée réduite, jours de cueillette interdits, etc. Il en va de même dans les parcs naturels ou réserves : renseignez-vous sur les éventuelles restrictions (zones de cœur de parc interdites, etc.). Et bien sûr, rapportez tous vos déchets avec vous, même les épluchures de pique-nique, afin de laisser la forêt aussi propre qu’à votre arrivée.

(ℹ️ Pour aller plus loin : découvrez nos articles dédiés à la réglementation en forêt publique et à la cueillette de girolles en forêt privée, ainsi que le Guide complet sur les girolles pour tout savoir sur l’identification, les différentes espèces de chanterelles, et des recettes gourmandes.)

Conclusion

Auvergne-Rhône-Alpes offre d’innombrables opportunités de cueillette de girolles pour qui sait observer la nature et respecter quelques règles de bon sens. Des chênaies des plaines du Rhône aux sapinières ombragées des Alpes, en passant par les forêts volcaniques d’Auvergne, la région permet aux cueilleurs patients de remplir de beaux paniers de chanterelles chaque année. N’oubliez pas de rester courtois, de ne pas surexploiter vos coins et de respecter la réglementation locale pour préserver cette richesse mycologique. Avec un peu d’expérience – et peut-être un soupçon de chance 🍀 – vous pourrez, vous aussi, trouver des girolles en Auvergne-Rhône-Alpes et profiter de délicieux moments en forêt. Bonne cueillette à tous !

👉 Pour les amateurs d’autres champignons : notez que la région est également un haut lieu pour les cèpes et bolets en automne (lire à ce sujet notre article « Où trouver des cèpes en Auvergne-Rhône-Alpes »). Chaque espèce a ses préférences de milieu et de saison, mais avec une telle diversité de forêts, l’Auvergne-Rhône-Alpes comblera tous les cueilleurs, du printemps à l’automne. Alors, chaussez vos bottes, préparez votre panier… et partez explorer ces coins de nature exceptionnels !